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"La malédiction de Svetlana" de Beata de Robien

ou l'extraordinaire destin de la fille de Staline

Publié le 24/03/2017

 

 

 

Entretien avec Beata de Robien autour de "La malédiction de Svetlana"

Rencontre avec l'auteure le 28 mars

  • Comment vous est-venue l'idée de cette histoire ?

À sa mort en 2011, j’ai tout de suite pensé qu’une biographie de Svetlana Staline, d’une certaine façon, résumerait toute une époque. À travers sa vie défile la grande histoire, celle de la Russie sous la dictature stalinienne et aussi une période plus près de nous, la Guerre Froide, dont elle a été un enjeu. Elle-même est un personnage fascinant, intéressant historiquement et psychologiquement. Mais c’est aussi le symbole de cette Russie brutale et douloureuse sans parler du fait que tous les ingrédients habituels d’une formidable saga sont réunis : famille, amour, mariage, mais aussi la guerre, la cruauté, les trahisons, les déportations.

 

  • Pouvez-nous nous raconter l'histoire de "La malédiction de Svetlana » ?

Ce livre retrace le destin d’exception d’une femme, née en 1926 dans un palais doré et morte en 2011 dans un asile pour les pauvres. Histoire d’une petite fille en admiration devant son terrible père. Pendant qu’autour d’elle se déroule une tragédie à l’échelle historique, elle est élevée comme une princesse et coupée de la réalité du monde. Le réveil sera d’autant plus cruel. Son premier amoureux, Alexei Kapler, dont le grand tort était d’être juif, fera dix ans de goulag par l’ordre de Staline. Quand elle découvrira la monstruosité de son père, sa vie sera brisée. Plusieurs maris, plusieurs amants, plusieurs pays où elle cherchera  refuge sans jamais trouver le bonheur ni la paix. Partout elle sera prisonnière de son père.

 

  • Pouvez-vous nous retracer la genèse de votre livre ?

J’ai commencé à faire des recherches sur la vie de la fille de Staline en 2011, mais j’avais un autre livre en chantier : Fugue polonaise qui était un témoignage de la vie derrière le rideau de fer, à Cracovie en 1953, histoire à la fois sombre et grotesque, comme l'URSS savait en produire partout où elle a imposé son hégémonie. Mon livre est sorti en 2013, a reçu un accueil enthousiaste en plus de deux prix littéraires (l’Académie française et Culture et Bibliothèque pour Tous) et cela m’a encouragé à continuer afin de raconter aux Français cette partie de l’Histoire si méconnue. En plus, c’était un bon moment pour écrire l’histoire de la fille de Staline. Un an après sa mort, grâce à la loi Freedom of Documentation and Privacy Act les documents américains de la CIA et de FBI ont été déclassifiés et accessibles aux historiens. Pour vivre durant trois ans avec Svetlana Allilouieva, j’avais besoin de m’imprégner de l’atmosphère des lieux où elle avait habité : le Kremlin évidemment, la Maison sur le Quai à Moscou, le village de Zoubalovo et Joukovka où se trouvaient ses datchas, le sanatorium de la mer Noire. Je suis allée sur ses traces à Princeton, Taliesin où elle avait vécu dans une communauté qui ressemblait à une secte, Spring Green et Wisconsin, mais aussi en Inde, à Delhi jusqu’au ce village indien dans Uttah Pradesh qu’elle aimait tant. Les souvenirs d’elle dans ces différents endroits du globe étaient si variés qu’ils échappaient à toutes certitudes, sauf que c’était une femme à multiples facettes.

 

  • Avant la fille de Staline, vous aviez évoqué le destin d'Eleanor Roosevelt dans "Les passions d'une présidente". Pouvez-vous nous dire ce qui vous inspire dans ces personnages féminins et forts bien qu'ils soient dans l'ombre de grands hommes ?

La vie d’Eleanor Roosevelt était passionnante pour plusieurs raisons. Et pas uniquement comme une femme dans l’ombre de son mari, Franklin Delano Roosevelt, Président des États-Unis, puisqu’elle a su s’imposer et même jouer un rôle important, mais par ses aspects méconnus : par exemple son engouement pour Staline, ses amours dangereuses et cachées. Elle a eu trop d’influence sur la politique des ces années où se jouait l’avenir du monde pour les traiter d’une façon anecdotique comme le font les biographes américains. Là aussi, j’ai eu accès aux archives du FBI, du KGB et du MID de Moscou. L’Histoire nous montre inlassablement qu’il ne se joue rien d’innocent dans l’entourage des Grands.

 

  • Quels sont vos projets, travaillez-vous sur un nouvel ouvrage ?

Oui, mais ça sera probablement un roman. Car un document est souvent trop sec, il n’est pas capable de rendre compte des tragédies individuelles des individus maltraités par l’Histoire, car il ne suscite pas assez d’émotions. Pour cela, la forme d'un roman historique peut se montrer supérieure.

 

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